Il y a quelques jours dans l’article « Les dernières découvertes des neurosciences sur l’empathie », je mettais l’accent sur le fait que l’enfant est naturellement emphatique et que son éducation et ses expériences contribuent ou pas au développement de son empathie.
Mais qu’est ce que l’empathie ?
3 molécules sont liées à l’empathie et favorisent une relation à soi et aux autres pacifiée
Les neurosciences ont mis en lumière le rôle de trois éléments en lien avec l’empathie et qui influent sur notre cerveau et nos comportements :
* L’ocytocine : lorsque nous éprouvons de l’empathie, notre hypothalamus sécrète un neuropeptide dénommé ocytocine qui renforce à son tour notre capacité à éprouver de la bienveillance, de l’affection, de l’altruisme et la volonté de coopérer notamment.
* La sérotonine : la sécrétion de l’ocytocine permet celle de la sérotonine qui contribue à stabiliser l’humeur et à adopter un comportement plus calme et plus serein.
* Le BDNF : il a été démontré qu’une éducation empathique facilite la sécrétion de BDNF, une protéine qui permet un meilleur développement du cerveau.
Ne pas donner d’empathie à un enfant a des conséquences redoutables sur l’apprentissage et le comportement.
Le développement de l’empathie
L’empathie permet à l’enfant de créer des liens avec d’autres personnes en tenant compte de leurs émotions. Grâce à l’empathie, l’enfant prend conscience de l’effet négatif ou positif que peuvent avoir ses actions. Il comprend, par exemple, que certains mots et gestes peuvent blesser, mais que d’autres peuvent réconforter et consoler.
Avant 1 an – L’empathie émotionnelle
L’empathie n’est pas encore présente. Toutefois, le bébé imite son parent quand il le voir sourire, froncer les sourcils ou tirer la langue. Il est intéressé par les visages et, entre 6 mois et 12 mois, il peut faire la différence entre les expressions du visage qui expriment de la joie ou de la tristesse.
Entre 12 mois et 18 mois – l’empathie cognitive
L’enfant est curieux et s’intéresse de plus en plus aux autres enfants. Il continue à imiter les adultes qui l’entourent et peut poser certains gestes de réconfort, comme aller faire une caresse ou donner un bisou lorsqu’il voit un autre enfant pleurer.
Entre 18 mois et 3 ans
L’empathie varie selon les enfants. Certains tout-petits semblent avoir une sensibilité plus naturelle à ce que les autres vivent. Par exemple, vers 2 ans, ils peuvent aider spontanément un autre enfant sans qu’on leur demande. Vers cet âge, l’enfant est capable de montrer un autre enfant qui pleure en disant, dans ses mots, qu’il a de la peine. Par contre, il n’arrive pas encore à se mettre à la place de l’autre et à comprendre comment il se sent ni pourquoi.
Entre 3 ans et 5 ans
Les relations avec les autres prennent de plus en plus d’importance pour l’enfant. Cela l’aide à devenir empathique et il devient capable de réconforter par lui-même des amis, sans que le parent le lui demande. Il comprend mieux les moments où un autre enfant a de la peine et ce qui lui ferait du bien. Certains enfants ont encore des difficultés à comprendre que leurs gestes et leurs mots peuvent faire de la peine aux autres.
Des gestes qui favorisent l’empathie chez l’enfant
Lorsque le parent est chaleureux et sensible aux sentiments de son enfant, c’est l’aidez à prendre conscience de ses propres émotions
- Lorsque le parent est témoin d’une situation où un autre enfant est triste, et qu’il demande à son enfant comment il se sentirait si la même chose lui arrivait. C’est l’aidez ainsi à comprendre le point de vue de l’autre.
- Lorsque le parent pose des gestes empathiques lui-mêmes (consolez un enfant qui a de la peine), l’enfant comprend les comportements que l’on peut avoir dans une telle situation.
- Lorsque l’enfant se dispute avec un ami, le parent lui explique les conséquences que peuvent avoir ses gestes ou son attitude chez l’autre enfant (tristesse et colère).
L’empathie est importante dans l’éducation des enfants
L’empathie est une étape fondamentale dans le fameux « processus éducatif »
Ordinateurs, tablettes, télévision… ont des effets néfastes sur l’empathie ! Malheureusement les enfants délaissent trop souvent les jeux d’imagination à plusieurs pour les écrans. Or, tous les spécialistes de la petite enfance s’accordent sur ce point : l’enfant a besoin de temps pour jouer. Et l’on sait que l’empathie se nourrit d’expériences répétées. Si on ne la stimule pas, les enfants amoindrissent leur capacité à être empathiques.
Une éducation empathique est essentielle au bon développement de l’enfant. Cela lui permet d’acquérir un sens moral, de comprendre les contraintes de l’autre, d’aborder sereinement sa relation avec autrui, de réguler ses émotions, d’apprendre à développer ses talents et à aimer. Au contraire, la VEO (violence éducative ordinaire) fait de gros dégâts dans les familles, en limitant notamment la capacité des enfants à ressentir une bonne et juste estime de soi et à éprouver de l’empathie et de la confiance pour les autres. En cautionnant l’usage de la force et de la contrainte (physique, morale, psychique ou affective), la VEO entraine les générations à perpétuer la tragédie des rapports de force.
La violence et le manque d’empathie peuvent malheureusement mener à la dépression, les addictions diverses, le burn out, les violences verbales ou psychiques.
Choisir de privilégier une éducation empathique ne signifie pas que l’enfant gagne le droit de faire tout ce qui lui passe par la tête. Le «laisser-faire» amène l’enfant à perdre ses repères. Le parent demeure la figure de référence qui montre le chemin et guide l’enfant dans son apprentissage de la bienveillance. Il apporte de la structure en témoignant du sens des valeurs qui fondent le vivre-ensemble et du respect des limites qui en découle.
Ces outils qui contribuent à développer l’empathie
Faire preuve d’empathie, c’est avant tout travailler sur soi-même. L’empathie permet d’être bien avec les autres… Et donc, d’être bien avec soi-même.
La sophrologie Caycédienne est une méthode douce pour apprendre et renforcer la régulation émotionnelle : l’ensemble des processus (affectifs et cognitifs) mis en oeuvre par un individu afin de modifier ses réponses émotionnelles spontanées. Avec les exercices dynamiques de la sophrologie, l’individu est capable de réguler son stress et ses émotions lorsque celles-ci sont inadaptées au contexte. Il sera en outre capable de gérer les émotions et le stress d’autrui. C’est là qu’est toute la différence entre la gestion et la régulation.
L’hypnose Ericksonienne apprend à voir les choses sous un autre angle sans chercher à faire disparaître une émotion qui ressortira tôt ou tard sous une autre forme.
Le travail en sophrologie comme en hypnose pourra se faire sur plusieurs pistes :
L’estime de soi : Avant d’aimer les autres, il faut savoir s’aimer soi-même. En travaillant sa confiance en soi, on apprend à mieux se connaître. Se comprendre et s’accepter soi-même est le premier pas pour mieux comprendre les autres.
La curiosité : Être empathique suppose de s’intéresser aux autres en portant un intérêt réel, et non superficiel. Avoir de l’empathie pour quelqu’un, c’est poser des questions sans résoudre tous les problèmes : c’est comprendre que notre entourage a parfois tout simplement besoin d’être écouté et compris.
L’écoute et l’observation : Poser des questions, c’est bien. Écouter les réponses et décrypter ses gestes, c’est encore mieux. Cela permet de trouver une logique dans la façon dont fonctionne autrui.
L’ouverture d’esprit : L’empathie est l’absence de jugement en développant l’acceptation.
L’empathie est l’outils de notre bonheur : Le pouvoir de se mettre à la place de l’autre – est peut-être l’objectif final vers lequel se dirige toute l’évolution de l’homme. Une chose est certaine : sans empathie, aucune vraie réussite n’est possible : nous ne serions point en harmonie avec le monde qui nous entoure et, ce qui est pire, pas non plus en harmonie avec Soi.