Mettre son enfant sous hypnose ? Oui, mais pas pour se faire obéir au doigt et à l’oeil ! L’hypnose est en réalité un formidable outil d’accompagnement aux changements.
L’hypnose c’est quoi ?
Quand on aborde le sujet de l’hypnose, c’est bien souvent l’hypnose de spectacle qui nous vient en tête, celle où l’hypnotiseur endort quasi instantanément les animateurs présents sur un plateau de télévision voire la vingtaine de personnes montées sur scène à sa demande. L’hypnose thérapeutique est tout autre. Elle nous propose un moyen d’accéder à la liberté de marcher sur notre propre chemin, pas sur celui qui nous serait imposé par autrui. Bonne nouvelle, les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose !
Et l’hypnose Ericksonienne ?
Au début du 20e siècle, le psychiatre et psychologue américain Milton Erickson a révolutionné l’hypnose dans la relation thérapeutique. Son idée : considérer notre inconscient comme une ressource et non pas comme une malle avec des tas de choses à cacher. Il s’agit de prendre en considération le fait que notre inconscient peut aussi être une ressource et qu’il faut s’autoriser à le solliciter.
L’hypnose un état naturel ?
L’hypnose est en fait un mode de relation privilégié avec soi-même et les autres qui permet d’accéder, grâce à un état modifié de conscience, à une appréhension et une perception différente des événements ou des sensations. C’est un état que nous sommes tous amenés à vivre à l’image de l’enfant « rêveur » qui s’échappe dans son imaginaire lors des cours qui ne le passionnent pas ou les yeux dans le vague en observant le paysage par la fenêtre du train, le ressac des vagues, les flammes du feu de cheminée.
Régulièrement donc, il nous arrive d’être en état d’hypnose naturelle. Mais cet état particulier de la conscience peut aussi être induit de façon volontaire grâce à l’intervention d’un praticien en hypnose à l’aide de techniques spécifiques, notamment des suggestions.
L’hypnose un vrai tremplin vers une possibilité à mieux grandir ?
L’hypnothérapie est un moyen thérapeutique qui va utiliser l’hypnose pour permettre à l’enfant, grâce à une focalisation étroite de l’attention sur la perception des sensations et de son imaginaire, de mobiliser et d’amplifier secondairement ses propres ressources.
L’hypnothérapie chez l’enfant est très pédagogique. Cela lui permet d’apprendre à se faire confiance et, progressivement se débrouiller tout seul pour résoudre un problème sans dépendre systématiquement d’un médecin, d’un médicament ou d’un adulte. Il s’agit d’un vrai tremplin vers une possibilité de grandir. C’est d’autant plus gratifiant chez l’enfant que les problèmes ne sont pas fixés et qu’il existe une part malléable sur laquelle s’appuyer.
Chez les petits, on va pouvoir, par exemple, intégrer le doudou, les livres imagés, les bulles de savon et pour l’enfant plus âgé, le monde des fées, des super-héros pour traiter stress, anxiété, nervosité, problème de comportement, hypersensibilité, problème de confiance et d’estime de soi, timidité, trouble de l’apprentissage, troubles du sommeil, cauchemars, énurésie, phobies et tocs, difficultés suite à un événement (divorce, deuil, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur), dans toutes ces situations de souffrance.
« En hypnose, on part du principe que l’on a en soi une partie pleine de ressources, l’inconscient, mais que l’on n’arrive pas à utiliser seul. L’hypnose est un outil pour réveiller ce trésor enfoui en nous. » explique Isabelle Ignace.
Il est primordial d’impliquer les parents qui sont les personnes qui connaissent le mieux leurs enfants et qui pourront les sécuriser et leur apprendre à se faire confiance.
Stop aux idées reçues !
A partir de 3 ans on peut pratiquer l’hypnose chez un tout-petit L’enfant devient accessible au langage verbal et entre de plain pied dans l’imaginaire. Le recours aux jeux et aux contes hypnotiques offre de nombreuses possibilités.
Chez l’enfant, l’hypnose est dynamique, parfois remuante. Il peut être calme bien sûr mais peut aussi bouger, parler et garder le plus souvent les yeux ouverts.
Il existe des preuves de l’efficacité de l’hypnose. De multiples publications scientifiques sur la neuro-imagerie moderne ont montré le phénomène hypnotique au niveau cérébral. Lorsque quelqu’un est hypnotisé, les réseaux de neurones activés (différents de ceux impliqués dans la veille ordinaire, le sommeil ou le rêve) sont toujours les mêmes. Des résultats fiables ont été observés lorsque l’hypnose est utilisée en anesthésie. Chez l’enfant, il est prouvé que des soins désagréables se font plus facilement sous hypnose et qu’elle apaise certaines migraines.